[quote]La fanfare du « Beaujolais Nouveau » est à nos portes et vous prévoyez sûrement vous procurer une bouteille d’un vin primeur pour célébrer la fête vinicole la plus courue des Québécois.[/quote]
Connaissez-vous les vins de la région du Beaujolais? Au cours d’un récent voyage dans le Beaujeu j’ai remarqué une région qui s’anime à se reconstruire une image, grâce à une relève d’artisans motivés par la qualité.
Coup de marketing
La mode du Beaujolais Nouveau est avant tout un coup de marketing particulièrement réussi. Pendant de nombreuses années et pour être branchés, la plupart des amateurs sont tombés dans le piège et ont fait l’achat de quelques bouteilles pour participer à la fête. À l’aide d’un produit trop souvent banal, les producteurs du Beaujolais ont réussi l’exploit de mousser la demande à des proportions phénoménales. C’est un vin qui exprime l’esprit de la fête; la célébration des résultats d’une année de travail. Les principaux bénéficiaires de cette « célébration » sont de toute évidence les producteurs. Une rentrée d’argent rapide, puisque des vendages jusqu’à la vente à peine deux mois s’écoulent. Devant un tel succès, il n’est pas surprenant de constater que les Italiens, avec leur « vino novello » ont emboîté le pas dans cette ruée vers l’or.
Malheureusement, avec le temps les consommateurs de plus en plus avertis se sont lassés du caractère trop souvent mince et simplet du vin primeur. Depuis près d’une quinzaine d’années, le Beaujolais Nouveau a perdu la cote. Résulat : toute la région et ses appellations en souffrent. En dépit de sa grande réputation, au Québec comme presque partout ailleurs, la catégorie des vins du Beaujolais a beaucoup peiné.
Nouvelle tendance : qualité plutôt que quantité
Cépage unique dans l’élaboration des vins de la région, le gamay est capable du meilleur et du pire. Dernièrement, les viticulteurs du Beaujolais ont fait le nécessaire pour éliminer le surplus de piquettes qui n’avaient pas preneurs. Le respect des sols, le contrôle des rendements et la recherche de la maturité complète du fruit représentent les nouvelles tendances de la région. De plus, un nombre croissant de producteurs consciencieux optent pour la culture biologique ou biodynamique.
Technologie et tradition aux services de la nouvelle génération :
Le retour à certaines traditions anciennes jumelées à la technologie moderne permettent aux nouveaux jeunes producteurs d’élaborer des vins avec davantage de caractère, de matière et de potentiel. Depuis peu, une relève de jeunes vignerons et vigneronnes enthousiastes reprend les domaines familiaux et, grâce à des vins de haut niveau, améliore l’ensemble de l’offre et du même coup modifie l’image et la réputation de la région.
Les meilleurs « Crus » :
Ce sont surtout les Crus de la région, au nombre de dix, qui sonnent la charge qualitative. Ayant produit des vins minces et décevants pendant trop longtemps, même les appellations Beaujolais et Beaujolais-Villages ont fait des progrès significatifs quant à la qualité d’ensemble.
Nouvelle mode : le nouveau branché
Le Beaujolais Nouveau à été à lui seul responsable de la montée vertigineuse et de la descente aux enfers de la région. Mais voilà que la mode des vins davantage légers et rafraîchissants que la presse européenne (avec la France en tête) favorise, contribue également à l’essor que la région du Beaujolais connaît actuellement. Puisque notre palais et nos intervenants québécois sont influencés par nos cousins de l’Hexagone, voilà que les vins du Beaujolais reviennent en force au Québec. Grâce au renouveau qualitatif et à la réputation favorable montante, voici l’opportunité que les producteurs du Beaujolais ne peuvent rater en nous offrant des vins nouveaux renouvelés!
Les derniers millésimes :
2009 : Superbe année de garde
Dans les crus élaborés par de réputés producteurs, les 2009 offrent davantage de fruit mûr et de caractère, tout en exprimant bien leurs terroirs. Des vins qui risquent de surprendre grâce à leur potentiel de garde (de 10 à 20 ans). Un brin atypique.
2010 : Pour le plaisir
En 2010 les vins s’avèrent nettement plus frais mais également plus léger. Des pinards équilibrés, frais et faciles, de sève moyenne, qui conserveront leur caractère fruité charmeur pendant quelques années.
2011 : L’équilibre parfait
La fraîcheur et la richesse sont au rendez-vous et livrent des vins à la fois nourris et frais. Superbe équilibre! Des vins goûteux qui évolueront favorablement pendant plusieurs années (5 à 15 ans).
2012 : Une belle typicité, mais peu de vin
Dame nature a sévèrement limité les rendements et permis de bien mûrir le gamay, grâce à une fin de saison favorable. Les producteurs qui ont su attendre la maturité complète des baies ont produit des Beaujolais typiquement frais et fruités, de garde moyenne.
Voici deux suggestions de superbes crus et trois Beaujolais Nouveaux disponibles à compter d’aujourd’hui pour fêter ce weekend. N’oubliez surtout pas de les servir frais (12 à 15°) idéalement avec de la volaille grillée ou des charcuteries.
Morgon 2010 Domaine Marcel Lapierre, Beaujolais 27,95 $
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Chiroubles Vieilles Vignes 2010 Domaine des Marrans, Beaujolais, France 19,85$
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Et les Beaujolais Nouveaux :
Beaujolais Nouveau 2012 Mommessin, France 15,95 $
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Beaujolais Nouveau 2012 Georges Duboeuf, France 16,95 $
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L’Ancien Beaujolais Nouveau Vieilles Vignes Terres Dorées 2012 Jean-Paul Brun, France 16,95 $
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