Quand vient le temps de se payer une bouteille de haut niveau Bordeaux demeure la région viticole préférée des Québécois! De l’amateur débutant jusqu’à l’oenophile averti, nous ne jurons que par le Bordelais.
Réputé pour ses splendides rouges doté d’un excellent potentiel de garde et ses remarquables vins liquoreux, la région de Bordeaux excelle également dans la production de vins blancs secs. Bien assise au sommet de la pyramide qualitative mondiale, elle dicte le pas. De nombreuses régions tentent d’imiter, de copier ou simplement d’adapter le style Bordelais à leur terroir.
Mais avouons-le, les copies ne peuvent être identiques à l’original. Tout de même de nombreux producteurs californiens, italiens, australiens et chiliens produisent sous l’influence bordelaise de magnifiques rouges élaborés à l’aide des mêmes cépages. Pour l’amateur de vins concentrés et de bonne garde la situation semble idéale. Mais depuis une quinzaine d’années les producteurs de la région bordelaise profitent voire abusent de cette demande croissante de vins fins pour continuellement augmenter leurs prix. De nouveaux marchés découvrent le vin et doivent s’en procurer à tout (gros) prix! Depuis le millésime 2000 les prix des grands Bordeaux n’ont cessé d’augmenter atteignant des sommets injustifiés même lors de la vente des vins de qualité moyenne tels que les 2007. Ces derniers trainent toujours sur les tablettes et pour raison. Le millésime 2010 vient tout juste de se pointer le nez, et voila que la terre entière se stresse le portefeuille. Excellente année, et voilà c’est fait, le record de prix est à nouveau battu!
L’infuence bordelaise est évidente!
Suite à ces nombreuses augmentations les pays compétiteurs, pas plus fous que nos amis bordelais, suivent le pas et augmentent sérieusement leurs prix. Résultat, la majorité des amateurs de grands vins rouges ne peuvent plus s’offrir ces merveilleux nectars. Des vins chiliens à plus de 60$ sont aujourd’hui monnaie courante, des Cabernets californiens à plus de 150$ de même que des vins italiens et australiens qui dépassant les 100$ se multiplient. Malheureusement le consommateur écope, il est maintenant privé de gateries occasionnelles. En 1980 lors de ma visite hebdomadaire à la défunte Maison des vins, je décide, jeune travailleur au salaire modeste, de m’offrir un 1er Grand Cru Classé du Médoc le célèbre Château Latour 1971 pour l’énorme somme de 40$. L’expérience fut marquante et évidemment enrichissante. Vingt ans plus tard ce même Château Latour d’un millésime récent (2010) se vend vingt-cinq fois le prix, c’est à dire 1000$. Rendons nous à l’évidence, nos salaires n’ayant pas profiter des mêmes hausses, c’est maintenant terminné les folies. Non, nous ne pourrons plus nous permettre de telles bouteilles, peut-être pour Noel?
Voici une brève évaluation des millésimes encore disponibles sur les étagères des magasins de la SAQ et de la LCBO :
MILLÉSIMES:
– 2013 un millésime faible et dilué, vaut mieux éviter.
–2011 et 2012 deux récoltes de qualité moyenne à bonne. Les meilleures réussites sont à Saint-Émilion et Pomerol
–2010 et 2009 deux années exceptionnelles dotées d’un remarquable potentiel de garde. Différentes, 2009 offre davantage de saveurs mûres tandis que 2010 est plus classique: fraîcheur et fermeté.
–2008 de bon à très bon, avec un potential de vieillissement moyen. Certains Saint-Émilion et Pomerol peuvent surprendre.
–2007 une année plutôt moyenne, en dernier recours, certains Saint-Émilion et Pomerol peuvent plaires.
–2006 et 2004 : deux millésimes qui manquent souvent de fruit mûr. Tannins parfois fermes et amers. Soyez très sélectifs.
–2005 un millésime exceptionnel, grands vins de garde.
– autres millésimes à surveiller : 2003, 2001 et 2000.
Voici quelques suggestions, incluant un excellent Bordeaux, pour le long weekend de la fête du travail :
Deux excellents rouges :
Château Trianon 2010 Saint-Émilion Grand Cru, Bordeaux 48,75 $
Issu de l’exceptionel millésime 2010, ce Grand Cru livre la marchandise. Dans un style à la fois élégant et mûr, son nez de fruits noirs et de graphite est rehaussé de notes animales et végétales. De bonne sève et persistance, ce rouge charmeur bâti sur des tannins veloutés offre une certaine richesse, du caractère et un bon potential de garde (3 à 8 ans) .Ce très beau cru accompagnera à merveille les côtelettes d’agneau grillées. Note: 91
Le Vin est une fête 2012 Côtes du Marmandais, Elian da Ros, Sud-Ouest 20,90 $
Voici un très beau rouge du sud-ouest de la France provenant d’une appellation à surveiller. Un bel assemblage de merlot (60%), cabernet franc (20%) et abouriou (20%); son nez complexe dégage des notes animales et minérales (graphite). Un rouge particulièrement charmeur doté d’une tendre acidité et d’une texture veloutée. Savoureux et équilibré, il fera bon ménage avec la bavette de veau grillée. Note : 90
Un blanc qui sort des sentiers battus:
Les Greilles 2013 Gaillac, Causses Marines, Sud-Ouest 23,15 $
Gaillac est une appellation qui semble se chercher une identité. Heureusement quelques producteurs consciencieux tel que Causse Marine, élaborent des cuvées de très bon niveau. Pour l’amateur à la recherche de blancs originaux, voici un curieux assemblage de len de l’el (60%), mauzac (20%), ondenc (15%) et muscadelle (5%) qu’il faut découvrir. Son rappelle le Xérès, des notes de miel, de cidre et de pomme cuite complètent le bouquet. Un blanc gouteux et persistant à souhait. Une acidité bien présente lui apporte fraîcheur. Servez-le avec les poissons simplements grillés au barbecue. Note: 88
Un rosé léger et rafraîchissant :
Whispering Angel 2013 Côtes de Provence, Caves d’Esclan, Provence 25,65$
Comme la plupart des rosés provençaux il arbore une robe typiquement pale. Élaboré majoritairement avec le grenache (80%), un peu de syrah (10%) et de cinsault (10%) lui procure davantage de caractère. Ce rosé tout en finesse plaira aux amateurs de vins délicats. Son nez discret dégage des arômes d’agrumes rappelant le pamplemousse. Un vin frais et léger pour accompagner les crevettes grillées. Note: 87
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