De retour d’un voyage dans la superbe région de Bourgogne, je vous livre mes commentaires et observations concernant le millésime 2016 toujours en barriques.
Malgré les nombreux caprices de Dame Nature (gel, grêle, pourriture), les Bourgognes 2015 et 2016 se tire très bien d’affaire qualitativement. Malheureusement quantitativement, les volumes produits sont déficitaires dans certaines appellations.
Un bon début ! Souvent trop légers, parfois minces, les rouges d’entrée de gamme (appellation régionale Bourgogne) livrent rarement la marchandise. Dans les millésimes 15 et 16, plusieurs de ces cuvées risquent de surprendre.
Quant aux appellations villages, 1er Crus et Grands Crus, le niveau de qualité sera parfois impressionnant. Dernièrement dans cette chronique (27 avril 2017) Il fut question de l’excellente qualité et grand potentiel des rouges 2015 de Bourgogne. Malgré les nombreuses réussites en 2015, voici que plusieurs experts n’ont d’éloges que pour le millésime suivant, 2016 !
Suite aux nombreuses dégustations chez plusieurs domaines et négociants réputés (Robert Chevillon et Jean-Claude Boisset à NSG, Patrick Piuze et Jean-Marc Brocard à Chablis, Remoissenet à Beaune, François Gay à Chorey et Chevalier Père et Fils à Ladoix), il semble évident que 2016 à produit de bien meilleurs blancs que 2015. La fraîche acidité de 2016 assure de superbes équilibres et une très longue garde ; l’ensemble des blancs de 2015 manque d’acidité, ils demeurent très agréables (ronds et tendres) mais seront de courte garde.
Quant aux rouges, les deux récoltes (2015 et 2016) rivaliseront avec les plus grands millésimes (en rouge) des 50 dernières années : 2009 – 2005 – 1999 – 1990 – 1969. Gratifié d’une race et d’une structure hors du commun, les 2016 se démarquent grâce à une acidité bien présente qui assure équilibre et fraîcheur. Les 2015 davantage mûrs et opulents ne seront pas en reste, ils risquent également de voguer longuement.
Aussi bien en blanc qu’en rouge, 2016 s’avère une année exceptionnelle. Espérons que la SAQ ne manque pas le bateau, et qu’elle obtienne sa part habituelle de ces deux grands millésimes bourguignons. Quant aux prix, malheureusement ça risque de couter beaucoup plus cher ! Pourquoi demandez-vous ? C’est plutôt simple : qualité élevée et faible quantité, une combinaison mortelle pour le consommateur !
Plusieurs amateurs de pinot risquent de se tourner vers l’Oregon, la Nouvelle-Zélande et la Californie afin de dénicher de belles et abordables expressions de ce capricieux cépage.
N’oubliez pas, c’est la fête des papas ce dimanche. Cette fête du paternel coïncide avec le début de l’été et l’ouverture officielle de la saison du barbecue. Voilà trois excellentes raisons de se procurer quelques bons flacons pour festoyer.
Voici quelques suggestions pour accompagner les grillades de la fête des pères, de même que des idées-cadeaux (un peu plus onéreux) pour ajouter à la cave déjà bien garnie de papa…ou pour celle que vous l’inciterez à mettre sur pied.
Un blanc de Bourgogne :
Chablis 2015 Isabelle & Denis Pommier, France 29,40 $ 11890900
Typique du millésime son nez mûr dégage des notes de fruits à chair blanche. Un Chablis plutôt tendre, particulièrement charmeur grâce ses saveurs mûres et rondes. Demeure équilibré et de bonne intensité. Un très beau chardonnay issu de la culture bio déjà agréable à boire. Régal assuré avec la truite saumonée simplement grillée. Note : 88/100
Un superbe rosé :
Rosé 2016 Côteaux d’Aix en Provence, Château Revelette France 19,50 $ 13212002
Un rosé d’Aix en Provence habillé d’une robe légèrement plus colorée qui tranche de cette mode de rosés provençaux ultra pâle. Tout en finesse, son nez légèrement fruité séduit. Un rosé issu de la culture Bio : sec et léger, une pointe d’amertume lui apporte davantage de fraîcheur et de persistance. Les calmars grillés créeront l’harmonie recherchée. Note : 88/100
Puisqu’il était question de Bourgogne dans la chronique de cette semaine, voici deux excellents rouges pour satisfaire les inconditionnels du pinot :
Mas Borras Pinot Noir 2012 Penedes, Miguel Torres, Espagne, 36 $ 856039
Certains qu’il s’agissait d’un Bourgogne, ce pinot espagnol servi à l’aveugle a surpris quelques amateurs avertis ! Bien coloré, son nez fruité (framboise et cerise) dégage également des notes florales et animales. Moyennement corsé et savoureux à souhait, voici un bel exemple de pinot sensuel et charmeur. Idéal pour la volaille aux champignons ou le filet de cochonnet bien rosé, sauce moutarde. Note : 90/100
Pinot Noir 2015 Alsace Marcel Deiss, France 29 $ 12185410
L’Alsace peut produire d’excellents pinots. Habituellement ils doivent être issus de millésimes davantage chauds voire caniculaires. En voici la preuve : habillé d’une robe plutôt colorée, ce beau pinot exhale des notes de fruits mûrs (framboise et cerise) rehaussés d’effluves floraux. Un pinot mûr et coulant dotés de tannins souples bien enrobés. Affinité assurée avec le filet de volaille au vinaigre de framboises. Note : 90/100
Quelques solides rouges pour offrir en cadeaux :
Saint-Joseph 2015 Pierre Gaillard, France 40,25 $ 11231963
Voici un rouge élaboré avec la syrah issu d’un millésime plutôt chaud. Nez de fruits noirs (cassis, mures) rehaussé de notes boisées, florales et fumées. Dans un style plein et mûr, cette très belle cuvée de Cuminaille demeure élégante et digeste. Volume, richesse et bon potentiel (5 à 8 ans) complètent le tableau. Union plus que parfaite avec les grillades de bœuf et d’agneau. Note : 91/100
Heluicum 2014 Collines Rhodaniennes, Les Vins de Vienne, France 41,75 $ 11635896
Ce cru planté au nord d’Ampuis est élaboré avec le cépage syrah. Un excellent nectar qui s’avère à la fois plein et élégant. De très bonne sève, ce cru fin et équilibré annonce un bon potentiel de garde (5 à 8 ans). Malgré son élégance, il demeure savoureux et persistant à souhait. Déjà facile à boire ce très beau flacon fera bon ménage avec les grillades de veau. Note : 90/100
Photo: Vignobles de Nuits Saint-Georges (Nick Hamilton)
Nick Hamilton
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