Suite à la demande d’une lectrice également membre de ma famille, voici un texte sur le sujet épineux du sucre dans les vins.
De toute évidence le sucre provient du raisin. L’élaboration du vin, c’est la transformation de ce sucre en alcool. Plus la quantité de sucre dans les raisins est élevée plus le taux d’alcool du vin le sera également. Sauf si le vinificateur décide de stopper le processus de la fermentation avant sa fin pour laisser quelques grammes de sucre non transformés dans son vin (sucre résiduel).
Pourquoi laisser quelques grammes de sucre résiduel dans un vin ? Plusieurs raisons sont possibles : limiter le taux d’alcool du vin, masquer une acidité ou une amertume trop élevée, donner plus de volume au vin, lui apporter une texture veloutée en bouche, pour séduire davantage de consommateurs qui aiment bien la saveur sucrée !
Il est évident que la saveur sucrée plait à davantage de consommateurs. C’est de toute évidence la plus séduisante des saveurs. Un peu racoleuse, elle fait tourner les têtes de presque tous ceux qui la croisent. Cette facilité la rend attirante, ce qui explique pourquoi nous retrouvons à la tête des meilleurs vendeurs au Québec des vins contenants un certain (parfois élevé) taux de sucre résiduel.
Depuis quelques années une croisade anti-sucre est en branle dans le milieu du vin au Québec. Les influenceurs (chroniqueurs, sommeliers, bloggeurs…) tentent de convaincre les consommateurs que tous les vins (ou presque) devraient êtres secs (2 grammes ou moins de sucre par litre). Après les croisades pour dénigrer les vins très boisés, les vins très alcoolisés et les vins très extraits, voilà que plusieurs influenceurs s’attaquent aux produits qui affichent une quantité de sucre résiduel plus élevé qui ne correspond pas avec la tendance actuelle. Ces vins un brin doux vont à l’encontre du style branché de vins secs, vifs et tendus (acidité élevé) mis de l’avant par les professionnels/influenceurs du milieu.
Dans tout marché nous retrouvons d’un coté un petit groupe d’influenceurs croyant détenir la vérité en matière de goût et de l’autre des producteurs et importateurs à la recherche de ventes et profits plus élevés. Alors qui croire et qui suivre ? Marie-Claude, voici la réponse à ta question concernant le sucre dans les vins :
Il s’agit tout simplement de gouter le produit sans vérifier au préalable son taux de sucre sur la fiche «Infos détaillées» de la SAQ. Même chose pour le taux d’alcool en passant ! Si le vin vous semble équilibré et qu’il vous plait, voilà ce qui compte ! Car l’impression de sucrosité d’un vin sera influencée par son taux d’acidité. Plusieurs experts vous confirmeront que même 10 grammes de sucre résiduel dans un vin peuvent paraître inexistant lorsque l’acidité totale de ce vin est élevée. Les influenceurs expérimentés mentionneront les vins allemands, qui se sont spécialisés dans la production de blancs doux (sucrés) issus du riesling. Grâce à l’acidité élevée de ce cépage, de nombreux rieslings allemands paraissent secs malgré des quantités de sucre pouvant atteindre les 20 grammes et parfois plus. Ce tour de force s’appelle «l’équilibre» gustatif d’un vin. Et c’est ce qui compte, pas un chiffre, mais un équilibre sucre-acidité-amertume-alcool qui vous plait ! Bonne dégustation.
L’aubaine en blanc :
Branco 2015 Terras do Sado, Vale de Judia, Portugal, 11,40 $ 10513184
Élaboré avec le cépage moscatel graudo, ce blanc parfumé charme l’odorat. Son nez typique propose des arômes fruités et floraux. Une tendre acidité et une pointe d’amertume attendues assurent fraicheur et équilibre. Un blanc léger, savoureux à souhait offert à très bon prix. Un mariage exquis avec les pétoncles grillés relevés de cari doux. (2,1 gr/li) Note : 87/100
Un blanc intense :
Sauvignon Blanc 2015 Marlborough, Saint-Clair, Nouvelle-Zélande 21,25 $ 10382639
Élaboré dans le style néo-zélandais typique, ce très beau sauvignon déborde de saveurs tout en demeurant équilibré. Son nez charmeur dégage des arômes de fruits tropicaux (fruit de la passion, goyave) rehaussés de notes de pamplemousse et de plant de tomates. Savoureux, frais, rond et fort délectable. Amateurs de blancs discrets abstenez-vous! Un compagnon idéal pour les crevettes grillées. (3,9 gr/li) Note : 88/100
Un rosé pour les chaleurs de juin :
Castell de Raimat 2015 Costers del Segre, Codorniu, Espagne 14,30 $ 12842344 (SAQ Dépôt)
Difficile de trouver un rosé qui offre à la fois des saveurs qui persistent et un bon rapport prix-plaisir. Élaboré avec les cépages cabernet sauvignon (70%) et tempranillo (30 %) ce rosé espagnol s’avère fruité et souple. Malgré ses quelques grammes de sucre, cette aubaine demeure équilibrée grâce à une tendre acidité (fraicheur) et une pointe d’amertume (persistance). Harmonie assurée avec les ailes de poulet grillées au barbecue. (5,6 gr/li) Note : 87/100
Et de très beaux rouges :
Chianti Classico Riserva 2012 Castello di Volpaia, Italie 36,75 $ 00730416
Voici un superbe Chianti qui livre la marchandise. Nez séduisant de fruits rouges épicés rehaussé de notes florales (fleurs fanées) et minérales du terroir (graphite). Dans un style élégant, structuré et équilibré. Un Chianti classique doté d’un très bon potentiel de potentiel de garde (3 à 5 ans). La côtelette de veau grillée lui ira à merveille. (2,2 gr/li) Note : 90/100
La Dernière Vigne 2014 Collines Rhodaniennes, Pierre Gaillard, France 24,25 $ 10678325
Cette très belle syrah est issue d’un millésime frais et charmeur. Son nez de bonne intensité dégage des arômes de fruits des champs légèrement poivrés. Tout en finesse, cette belle cuvée s’avère fraiche, équilibrée et élégante. Léger et savoureux à la fois, servez ce séduisant rouge avec les grillades de volailles ou de porc. (2 gr/li) Note : 89/100
Côtes-du-Rhône 2012 E. Guigal, France 21,05 $ 00259721
Curieusement ce rouge de Guigal semble, depuis quelques années, changer de style fréquemment. Cette cuvée 2012 offre un nez davantage mûr aux arômes de fruits des champs confiturés. De style moderne/nouveau monde, ses saveurs amples et mures tapissent le palais. Malgré la présence de solides tannins, ce rouge plutôt plein demeure équilibré. Fort savoureux, ce nectar rhodanien se mariera à merveille avec les hambourgeois de boeuf. (2,3 gr/li) Note : 87/100
NICK HAMILTON
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